En dehors du Château Pré-au-Lard [En Cours] wherever the wind blows

Oscaria Halifax , dans les rues de Pré-au-Lard, le 21/10/2124

rp ft. Karl

octobre 2124

 

 

Ce qu'Oscaria aimait plus encore que l'hiver, c'était l'automne. Elle adorait tant sentir le vent frais sur son visage, et observer les feuilles se détacher de leurs arbres pour les suivre jusqu'à la fin de leur voyage. Elle aurait aimé pouvoir avoir cette liberté, se sentir virevolter au grès du souffle de la brise. Mais non, elle n'était qu'une jeune femme qui devait subir l'exigence qu'elle s'infligeait à elle même. Elle était prisonnière de son éducation et de la renommée de son père. Elle était une Halifax, il s'agissait de le rendre fier; il n'admettait aucun faux pas. Son éducation avait été très stricte, dure et peu aimante. Elle avait toujours eu l'impression qu'elle était née parce qu'il aurait été mal vu de ne pas faire d'enfants. Mais l'aimait il seulement ? Oscria s'était rendue à l'évidence : elle ne lui servait que de miroir pour montrer sa réussite et surélever sa réputation. La jeune femme en souffrait tant; elle aurait préférer fleurir et vivre pour elle, plutôt que de vivre en vitrine de son père. Tu seras enseignante à Poudlard, cela rendra bien dans les journaux. Redresse tes épaules, tiens toi droite. Attache ces cheveux ébouriffés. Elle avait cette sensation désagréable et permanente que son père la regardait sans cesse, la surveillait. 

Alors elle avait pris le pli de vivre doucement, de redresser ses épaules, de se tenir droite et de coiffer ses cheveux. Elle était devenue professeur de sortilèges à Poudlard. Et en tout temps, elle était belle, d'une beauté triste et affichée. Il était rare de la voir sourire; ou alors c'était forcé, poli, obligé. Ses grands yeux noirs étaient souvent fatigués, et son regard trahissait son envie d'émancipation.

 

Oscaria passait beaucoup de son temps libre à écrire. Elle écrivait ce qui lui passait par la tête, tantôt des phrases simples, tantôt des poèmes, tantôt des histoires. C'était sur le parchemin qu'elle arrivait à s'échapper de sa vie simple et monotone. Elle qui n'avait pas beaucoup d'ami et n'osait jamais rien, rencontrait et vivait en histoires. Ce n'était pas rare de croiser Halifax au détour d'une ruelle de Pré-au-Lard. Elle aimait l'extérieur, se baladait souvent, regardant les feuilles tomber et écoutant les oiseaux chanter. Le mois d'octobre était assez clément cette année là. Il faisait bon, et elle n'avait vêtue qu'une simple veste pour sortir. Les mains dans les poches, elle avait pris la fuite de son appartement trop petit et avait commencé sa balade sans trop savoir où aller. Elle croisait des gens mais ne leur adressait pas la parole. Comment sortir de son éternelle solitude quand on ne sait pas par où commencer? Elle s'arrêta à hauteur d'un banc sur lequel elle s'installa; le froid de la pierre lui crispa les jambes. Elle contempla la fontaine qui faisait jaillir de l'eau et des petits papillons de toutes les couleurs. A ce moment-là, on aurait presque pu la voir sourire. Elle sortie son bloc-notes et sa plume préférée et commença à écrire, écrire pour rêver.